YVONNE

YVONNE

Les livres de carton

Les maisons d’édition ne manquent pas, mais les livres, produits et distribués comme quelconque marchandise, manquent-ils pas un peu d’âme ? Dans le triste paysage actuel nous sommes quelques-uns à penser que les livres pourraient ne pas être des objets interchangeables étalés sur des rayonnages, mais des petits univers qui portent la vie et la voix propres de leur auteur... En dérivant dans Paris et ses banlieues, attentif au fourmillement, les yeux et les oreilles ouverts, on entend des histoires peuplées des folies d’ailleurs et d’ici, qui se croisent en leur langage propre jusqu’à former l’odyssée de notre temps… Les voix profondes et les belles plumes sont nombreuses, mais aussi les lecteurs impatients d’un livre qui ne soit pas un « objet » décoratif, mais le lieu d’une rencontre. En Argentine, quelque temps après la grande crise de 2001, une coopérative des faubourgs de Buenos Aires a décidé de fabriquer des livres à partir du carton récupéré dans les poubelles par les cartoneros. Des auteurs célèbres et moins célèbres ont participé au lancement de la première maison d’édition de carton : Eloisa Cartonera. Grâce à la nouvelle vie donnée au carton, des œuvres classiques et contemporaines très peu chères sont arrivées dans les mains de tous. Au milieu du désastre économique, on s’enthousiasme pour des livres… Nous pensons que le livre cartonero a sa place en France, dans les grandes villes et leurs « faubourgs », dans les campagnes, partout où face à la systématisation du ravage on s’est lassé de la « littérature » industrielle… En fabriquant de façon artisanale un livre, résultat précieux du travail de quelques mains amies à partir d’une matière recyclée, nous souhaitons que les écritures de personnes d’ici et d’ailleurs, sédentaires ou de passage, connues ou inconnues, voyagent sur du carton jusqu’aux lieux où elles seront entendues...

lundi 10 mai 2010

L'Histoire d'Yvonne C.

Il y a longtemps Mademoiselle Yvonne quitta Paris pour suivre le chemin de l'amour. Envoûtée par les mots charmants d'un tanguero de Buenos Aires,elle arriva au bord du Rio de la Plata en des jours d’abondance, on voyait alors à l’horizon se profiler le bonheur, la prospérité et la bonne fortune...

Les années ont passé et les illusions se sont perdues… Yvonne n’était pas seule à déchanter. Le pays qui l’avait accueillie avec optimisme ne tenait pas ses promesses, comme l’Argentin qui l’avait persuadée d’abandonner Paris. La grisette parisienne se fit prostituée, devint la Madame Yvonne qui boit tristement du champagne, ainsi que la célèbrent les chansons de tango…

Aujourd’hui Yvonne se débarrasse du poids de ces tristes années et rapporte à Paris les espoirs de sa jeunesse, sa joie première qui à son arrivée en Argentine s’était convertie en alegria… C’est en robe de carton qu’elle quitte dignement les banlieues de Buenos Aires vers la France, prête à chanter sa nouvelle vie dans les lieux qu'il lui faudra inventer ...

2 commentaires:

  1. Simpática la historia de Yvonne!! En realidad un poco dramática pero, justa para llevarla a la inmortalidad, en este caso cartonera!!
    Yvonne Cartonera, nuevamente: Felicidades por aparecer!!!
    Por La Cartonera
    Nayeli Sánchez, Cuernavaca, México

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  2. Simpática la historia de Yvonne!! En realidad un poco dramática pero, justa para llevarla a la inmortalidad, en este caso cartonera!!
    Yvonne Cartonera, nuevamente: Felicidades por aparecer!!!
    Por La Cartonera
    Nayeli Sánchez, Cuernavaca, México

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