YVONNE

YVONNE

Les livres de carton

Les maisons d’édition ne manquent pas, mais les livres, produits et distribués comme quelconque marchandise, manquent-ils pas un peu d’âme ? Dans le triste paysage actuel nous sommes quelques-uns à penser que les livres pourraient ne pas être des objets interchangeables étalés sur des rayonnages, mais des petits univers qui portent la vie et la voix propres de leur auteur... En dérivant dans Paris et ses banlieues, attentif au fourmillement, les yeux et les oreilles ouverts, on entend des histoires peuplées des folies d’ailleurs et d’ici, qui se croisent en leur langage propre jusqu’à former l’odyssée de notre temps… Les voix profondes et les belles plumes sont nombreuses, mais aussi les lecteurs impatients d’un livre qui ne soit pas un « objet » décoratif, mais le lieu d’une rencontre. En Argentine, quelque temps après la grande crise de 2001, une coopérative des faubourgs de Buenos Aires a décidé de fabriquer des livres à partir du carton récupéré dans les poubelles par les cartoneros. Des auteurs célèbres et moins célèbres ont participé au lancement de la première maison d’édition de carton : Eloisa Cartonera. Grâce à la nouvelle vie donnée au carton, des œuvres classiques et contemporaines très peu chères sont arrivées dans les mains de tous. Au milieu du désastre économique, on s’enthousiasme pour des livres… Nous pensons que le livre cartonero a sa place en France, dans les grandes villes et leurs « faubourgs », dans les campagnes, partout où face à la systématisation du ravage on s’est lassé de la « littérature » industrielle… En fabriquant de façon artisanale un livre, résultat précieux du travail de quelques mains amies à partir d’une matière recyclée, nous souhaitons que les écritures de personnes d’ici et d’ailleurs, sédentaires ou de passage, connues ou inconnues, voyagent sur du carton jusqu’aux lieux où elles seront entendues...

dimanche 24 avril 2011

ATELIER le 27 avril au CHAT NOIR

Venez nous aider à faire des livres le mercredi 27 avril 2011,
de 15h à 19h
Chat Noir, 72 rue JP TIMBAUD, Paris, XI, Mº Couronnes, Parmentier.

Moment de convivialité, d'échange, de découvertes, amenez vos pinceaux, du carton ou juste vous pour partager un café, un verre au chat noir et faire de nouveaux livres!!!

lundi 20 décembre 2010

dernières oeuvres d'Yvonne Cartonera









Le 28 octobre Yvonne a publié et présenté ses deux derniers titres :
Vertilabundus, recueil de textes de théâtre contemporains de Paco Leonarte, Matias Reynoso et Thibault de Viviés.








Les 24 « souffles » qi et les 72 « signes saisonniers » hou, poésies de Camille Loivier.


vendredi 22 octobre 2010

Atelier et Fiesta de présentation des nouveaux livres d'Yvonne le jeudi 28 octobre au MAC

Yvonne retourne fabriquer ses livres de carton au Moulin à Café dans le 14ème arrondissement. Mais cette fois l'atelier sera suivi de la présentation des nouvelles oeuvres : Vertilabundus, recueil de textes de théâtre contemporains, et des poésies de Camille Loivier : Les 24 « souffles » qi et les 72 « signes saisonniers » hou.

Il y aura des lectures et de la musique, et en plus les cartoneros vous feront la cuisine...

15h : Atelier ouvert de fabrication de livres
19h : repas argentin
20h00 : lectures, concert de musique argentine : AIRAMPO, flûtes, bandonéon (accordéon argentin), guitares...

La participation à l'atelier et le concert sont gratuits, la nourriture et les boissons sont à bas prix!
http://moulin.cafe.free.fr/spip.php?page=evenement&id_evenement=3312
le Moulin à café
9, place de la Garenne
75014 Paris Métro Pernety
01.40.44.87.55

lundi 27 septembre 2010

Bibliodiversité : la famille Cartonera, d’Eloisa à Yvonne; {Ars longa, vita brevis – 24 septembre 2010}

« Beaucoup plus que des livres » : c’est la devise d’Eloisa Cartonera, la première maison d’édition de livres en carton, lancée en 2003 à Buenos Aires par l’écrivain Washington Cucurto et l’artiste Javier Barilaro (selon le mythe fondateur, Eloisa serait le prénom d’une demoiselle à laquelle ce dernier faisait la cour à l’époque).

Rachetant les cartons ramassés dans la rue par les cartoneros – une corporation d’exclus dont les nombres ont explosé suite à la crise économique de 2001 – pour fabriquer des livres artisanaux et peu chers, cette coopérative met à la disposition d’un large public des œuvres de jeunes écrivains émergeants mais aussi celles d’auteurs connus et solidaires (dont César Aira, Mario Bellatin ou le grand Tomás Eloy Martinez, décédé cette année) et d’anciens ouvrages à redécouvrir. Les cartoneros, les enfants du quartier, les auteurs et autres compañeros d’Eloisa sont tous associés au processus de fabrication dans un local qui sert à la fois d’imprimerie, de librairie et de centre culturel proposant des ateliers autour de la littérature latino-américaine.

Le site d’Eloisa Cartonera (en espagnol et anglais) : http://www.eloisacartonera.com.ar/

Un reportage en français sur Eloisa Cartonera (Arte, janvier 2010) :
http://videos.arte.tv/fr/videos/argentine_l_edition_cartonne-3134896.html

Internet aidant, cette expérience s’est vu propager partout en Amérique latine – tel un « Mercosur de l’édition cartonnier » selon la journaliste argentine Silvina Friera –, plus récemment en Espagne et jusqu’au Mozambique, où Kutsemba Cartão (« espoir cartonnier » en langue tsonga) a démarré cette année avec une traduction d’Épilogue d’une trottoire de l’auteur mahorais Alain Kamal Martial.

Si les noms de ces petits éditeurs indépendants sont aussi bigarrés que les couvertures et si leurs catalogues sont de géométrie et de contenu variables, les principes de base restent plutôt les mêmes. Certains mettent en avant le modèle économique alternatif et la « bibliodiversité », voire leur « geste de rébellion contre les intérêts économiques et coloniaux des grandes entreprises » (Atarraya Cartonera, Porto Rico), d’autres, « la lecture comme intervention sociale » (Santa Muerte Cartonera, Mexico), et d’autres encore, la merveille des livres eux-mêmes, dont chacun est doté de « sa propre personnalité » (La Cartonera, Cuernavaca). Mais à quelques exceptions près, il s’agit d’un projet « total », comme le résume Meninas Cartoneras de Madrid : « par essence littéraire. Mais artistique aussi. Et écologique. Et social. Et solidaire. »

Le site de La Cartonera répertorie la plupart des blogs/sites de ce qui est devenu un véritable réseau d’éditeurs de livres en carton qui se soutiennent et s’échangent leurs textes d’un pays à l’autre. Les présentations en ligne, souvent en espagnol, sont assorties de nombreuses photos des livres et de ceux qui les fabriquent, ce qui permet de constater non seulement les multiples déclinaisons graphiques mais aussi les différents publics amenés à participer à des ateliers de fabrication, de lecture ou d’écriture proposés par les éditeurs.

http://edicioneslacartonera.blogspot.com/
voir la rubrique « Editoriales cartoneras »

(Sans surprise, les chercheurs n’ont pas tardé à se pencher sur cet altermonde éditorial. L’Université de Wisconsin-Madison, dont la bibliothèque se vante de l’une des plus grandes collections de ces livres aux États-Unis, a édité en 2009 un recueil d’études, Akademia Cartonera, disponible en ligne :

http://www.meiotom.art.br/AkademiaCartoneraArticles.pdf )

Depuis le printemps dernier, la France fait partie aussi du réseau cartonnier, grâce aux efforts d’une petite bande de Parisiens d’ici et d’ailleurs, issus de l’écriture, de la musique et/ou des sciences sociales et qui se sont inspirés de l’expérience argentine, entre autres, pour créer Yvonne Cartonera (qui ne serait pas la cousine d’Eloisa mais plutôt la « Madame Yvonne » d’un célèbre tango argentin).

Le site d’Yvonne Cartonera : http://yvonnecartonera.blogspot.com/

Les livres sont fabriqués en petit comité ou lors des ateliers ouverts au public, auxquels les participants sont invités à apporter des cartons et d’autres matières premières. À ce jour, quatre ouvrages ont été édités, dont trois inédits : Poèmes-Portraits de Jacques Jouet (2010), Tranche de Vie de Paco Leonarte (2010) et Kaboul-Paris de Métie Navajo et Wahid Nisari (2010), et Lettre ouverte d’un écrivain à la junte militaire de Rodolfo Walsh (1977), la première traduction française de ce texte classique du journaliste et écrivain argentin assassiné par la junte.

Trois autres titres sont en chantier : Poésies de Camille Loisier, De la gratuité de Raoul Vaneigem et Recueil de monologues (théâtre contemporain).

Yvonne Cartonera a également participé au lancement d’une deuxième maison d’édition autonome, les Livres en Carton du Ministère de la Régularisation de Tous les Sans-Papiers. Réunis dans des ateliers pendant l’occupation de la CPAM de la rue Baudelique à Paris, les sans-papiers ont ainsi réalisé leurs propres livres en carton : L’Entrave de Patrick Autreaux (2010), Poésies sans papiers (collectif) et « Cent Papiers » de Jacques Jouet (2010), Lettre à l’Union européenne d’Evo Morales (2008), Sans-papiers : dans quelle direction ? (quelques voix du Ministère de la Régularisation, 2010) et Discours sur le colonialisme (1950, extraits) d’Aimé Césaire.

Des livres d’Eloisa Cartonera, d’Yvonne Cartonera et de La Cartonera sont en vente à la librairie El Salón del Libro (beaucoup plus qu’une librairie, soit dit en passant). On y trouve aussi quelques traces de La Guêpe Cartonnière
< http://guepecartonniere.tumblr.com/>, passée par la librairie lors de son lancement au mois de juin 2010 mais qui semble marquer une pause actuellement. Prix unique (ou presque) : 7 euros pièce.

Les livres d’Yvonne Cartonera sont également disponibles à la librairie Lady Long Solo, 38 rue Keller, Paris 11e (qui diffuse aussi ceux du Ministère de la Régularisation de Tous les Sans Papiers), à la librairie Publico, 145 rue Amelot, Paris 11e, et à l’Espace Le Vent Se Lève, 181 avenue Jean Jaurès, Paris 19e.


Pour mieux apprécier la démarche cartonnière dans un contexte plus large de modèles alternatifs pour défendre l’indépendance de l’édition, tout comme celle des médias ou des librairies, le dernier livre d’André Schiffrin, L’argent et les mots (La Fabrique, 2010, 96 p.) est fort conseillé.

Enfin, pour ceux et celles qui voudraient mettre les mains au carton, Yvonne Cartonera annonce son prochain atelier de fabrication :

le jeudi 28 octobre 2008 de 15 h à 22 h
au Moulin à café
9, place de la Garenne 75014 Paris
avec musique et repas argentins pour fêter la présentation des livres

~ Miriam Rosen


« Ars longa, vita brevis » est un e-feuilleton consacré à ce qui se passe en dehors des sentiers battus et médiatisés de la culture.
Renseignements : feuilles.vivantes@gmail.com

mardi 31 août 2010

deuxième atelier de livres au MOULIN A CAFE jeudi 9 septembre

jeudi 9 septembre, 15h00-18h00

Après une première séance en juillet, nous retournons fabriquer des livres en carton au Moulin à café. Rejoignez-nous!



L’expérience de la Cartonera met en jeu la création collective des livres. Le prochain atelier de fabrication de livres est ouvert à tous et aura lieu le jeudi 9 septembre de au Café associatif le Moulin à Café (http://moulin.cafe.free.fr) dans le 14ème; à partir de 15h. Apportez du carton de la colle et vos pinceaux, venez nous aider à faire des livres de carton !

le Moulin à café
9, place de la Garenne
75014 Paris (Métro Pernety)
01.40.44.87.55.
http://moulin.cafe.free.fr
Contact : yvonnecartonera@gmail.com

dimanche 11 juillet 2010

atelier de livres au MOULIN A CAFE vendredi 16 juillet

LE VENDREDI 16 JUILLET à 15H

ATELIER EXCEPTIONNEL

au Moulin à café

L’expérience de la Cartonera met aussi en jeu la création collective des livres. Le prochain atelier de fabrication de livres est ouvert à tous et aura lieu le vendredi 16 juillet au Café associatif le Moulin à Café (http://moulin.cafe.free.fr) dans le 14ème; à partir de 15h. Apportez du carton de la colle et vos pinceaux, venez nous aider à faire des livres de carton !


le Moulin à café
9, place de la Garenne
75014 Paris
01.40.44.87.55.

Contact : yvonnecartonera@gmail.com


mardi 15 juin 2010

Atelier de fabrication / Taller de fabricacíon




Mercredi 23 juin
atelier de fabrication de livres
à partir de 20h
à Pantin

nous contacter à yvonnecartonera@gmail.com si vous avez envie de venir nous rejoindre!